Enfants de la Conquête tome 2

Deuxième volet de la série Enfants de la Conquête de Celia S. Friedman, dont j'ai déjà chroniqué la première partie avant-hier.
Résumé :
La rencontre entre Zatar et Anzha s'est terminée sur une promesse de mort, et sur un défi. Or, le Domaine et l'Empire découvrent de nouveaux problèmes internes : après dix mille années de guerre entre deux civilisations que tout oppose, voilà que la paix devient nécessaire. Les Braxana sont en effet décimés par une version mutante, bien plus létale que d'ordinaire, de la peste qui frappe leur race depuis les origines. Quant à l'Empire, l'une de ses cinq Couronnes, la Maison des non-humains, semble déterminée à imposer la paix. Chacun des deux camps est épuisé, mais ne peut se résoudre à poser les armes pour de bon alors que la décision est peut-être toute proche... Anzha, toute à son projet de vengeance, va devoir faire défection alors que Zatar s'apprête à renverser la très vieille institution du kaim'erat et concentrer l'autorité ultime du Domaine entre ses mains. Les deux ennemis de la légende se rencontreront-ils à nouveau dans un champ de bataille ? A moins que l'Histoire des origines de leurs peuples ne vienne leur interdire d'accomplir leur destin tragique...
Je m'attendais un peu, pour cette conclusion de série (de cycle interne ?), à une apothéose en forme de conflit spatial mémorable. J'ai été quelque peu déçu, le space-op' demeurant politique et non militaire dans cette série. Les intrigues de palais dans le Domaine, l'ordre de préséance et les traditions de l'Empire, voilà ce qui vient perturber les desseins très humains, très individualistes, des deux personnages principaux. Quelques-uns des personnages secondaires en font les frais et disparaissent d'une façon parfois très cruelle, sans que la justification de ces disparitions - voire même la raison d'être de ces personnages dans l'intrigue - ne soit toujours très évidente. En fin de compte, l'affrontement final entre Zatar et Anzha est attendu mais inattendu dans son déroulement. Et dans sa conclusion, aussi : c'était peut-être le plus important.

La fin de ce space-op', si elle est en apparence peu conclusive, n'est cependant pas décevante. Les deux personnages principaux restent invaincus l'un par l'autre - et donc, aucun des deux ne remporte la victoire, marqués qu'ils sont par les coups échangés. L'histoire reste ouverte, comme l'explicite, à la fin, le récit des origines partagées de ces deux cultures ennemies. On s'y attendait quelque peu, là aussi, et les indices délivrés au fil des deux parties donnent parfois une légère impression de gros sabots. Néanmoins, cela reste distrayant et même acceptable. On se demande volontiers si l'auteure envisage une ou des suites : l'abondant glossaire final (une quarantaine de pages !) montre l'important travail de contextualisation réalisé en amont, et l'on se doute qu'il existe de la matière pour construire séquelles voire préquelles...

Sans être bouleversant d'originalité (ce qui devient assez difficile, en space-op', il faut bien le reconnaître), l'auteure délivre ici une pièce assez sympathique, lisible en trois demi-journées larvaires. Je vous laisserai le soin de déterminer si vous préférez, pour ce faire, choisir des après-midi de canicule ou bien des matinées pluvieuses...

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