Hunger Games 2

Il y a un an et demi de cela, je proposais à tous ici la lecture de ma chronique du premier film adapté à partir de la trilogie Hunger Games. Je n'ai toujours pas lu les livres desquels tout est parti et je ne pense pas les lire dans un avenir prévisible, mais cela ne m'a pas empêché d'aller voir le deuxième opus de l'adaptation cet après-midi.
Résumé : 
Katniss et Peeta, les "amants maudits" sortis par miracle tous deux vainqueurs des 74èmes Hunger Games, sont revenus dans leur District XII natal. Mais comment reprendre une vie normale après avoir dû se battre à mort dans une arène pour le plaisir sadique des téléspectateurs du Capitole ? Comment reprendre une vie normale alors que le Président Snow, le jour du début de la tournée des vainqueurs, exige de Katniss qu'elle joue mieux le jeu de l'amour avec Peeta pour désamorcer la révolte qui gronde dans tous les Districts ? La nation autoritaire de Panem, subjuguée en apparence par l'histoire si romantique des "amants maudits", a bien pris leur menace de mettre fin à leur vies comme un véritable défi - tout comme le petit peuple pour qui l'emblème du "geai moqueur" est devenu un symbole d'espoir avant, peut-être, d'accéder au statut d'étendard d'une nouvelle rébellion... Snow veut réduire celle-ci en miettes avant même qu'elle n'ait lieu, et pour cela, il lui faut briser Katniss et Peeta - si possible, juste avant de les éliminer. Mais comment faire disparaître deux vainqueurs si populaires sans déclencher une nouvelle guerre civile ?
Les "jeux" autour desquels s'organise la vie politique et culturelle du Capitole étant l'argument éponyme de cette série de livres et maintenant de films, on pouvait s'attendre à ce que la solution aux troubles civils déjà suggérés au terme du précédent opus provienne d'une réédition des sanglants Hunger Games. En toute logique, la belle Katniss et son benêt de Peeta sont renvoyés dans l'arène, au prix d'une combine plus ou moins cousue de fil blanc du Président Snow, inquiétante figure de grand-père patelin au premier abord et de tyran sanguinaire au deuxième. Leur est opposée une théorie de "tributs" plus âgés, voire beaucoup plus âgés, très aguerris et d'autant plus dangereux qu'ils ont tous déjà remporté une victoire dans l'arène. Comme on peut s'en douter, tout ne va pas se passer comme prévu, ni pour le Président Snow, ni pour Katniss. Mais pour en arriver à l'arène et au jeu de massacre qu'attendent les spectateurs (ceux du Capitole comme ceux qui sont dans le cinéma), le chemin (comme le temps) sera long, d'autant plus long que le triangle amoureux entre Katniss, le blondinet Peeta et le costaud Gale ne convainc guère : il ne meuble donc pas bien la grosse heure et demie que dure la mise en place de la situation débouchant sur les prochains "jeux".

Plus convaincante, cependant, est l'incursion faite dans la belle société du Capitole. On retrouve cette aristocratie trop maquillée, trop raffinée, trop rigolarde pour être hostile pour de vrai. On pense à cette image mythologique d'une Marie-Antoinette jouant à la fermière au Petit-Trianon pendant que le bon peuple de France crevait de faim, et c'est vrai que les belles gens du Capitole, qui prennent des vomitifs après s'être gavés de macarons - y'a pas de mystère - histoire de pouvoir continuer présentent une espèce de légèreté insouciante qui les rend grotesques mais pas haïssables, en fin de compte. Crade, le Capitole ? Ouais, crade à force d'être clean et coloré, crade aussi d'une richesse bien mal acquise sur le labeur du petit peuple. Mais comme le dit si bien le sur-titre de l'affiche, et véritable leitmotiv de ce film, Katniss ne doit pas oublier qui est l'ennemi : plus qu'une bande d'enfants gâtés, c'est bel et bien le système de Panem - personnifié par le répugnant Président Snow - qui doit être abattu. Antipathiques, les habitants du Capitole ? Oui, mais moins que leur Président. Lequel dispose sur eux des mêmes pouvoirs absolus que sur ceux des Districts.

Autant le premier Hunger Games pouvait se suffire à lui-même, autant la fin de celui-ci réalise un véritable cliffhanger. En représailles au nouveau défi de Katniss, le Capitole a livré la population du District XII au génocide - mais a malgré tout perdu l'initiative. La conspiration finale, quelque peu cousue de fil blanc là encore, ouvre sur les derniers développements de cette intrigue. Nous verrons bien si l'intérêt de la suite vient relancer celui de la franchise...

Commentaires

Efelle a dit…
Mouais, tout cela ne vaut pas un revisionnage de Battle Royale à te lire...
Me tromperai je ?
Anudar a dit…
Pour être honnête, je ne suis pas trop fan de "BR". Le manga est moche (et mon meilleur ami numéro deux, qui est Japonais et spécialiste de Rousseau, pense comme moi). Le film, à part pour la performance de Takeshi Kitano, me semble fort dispensable (vu il y a dix ans et pas intéressé à l'idée de le revoir).
Je pense que le succès de "BR" au Japon est lié à l'inquiétude que représente le voisin nord-coréen, dont le système politique est caricaturé dans le roman puis dans ses adaptations...
Guillaume44 a dit…
Moche, le manga BR ? Je suis tristesse, là ^^
L'affiche de Hunger Games nous présente une héroïne offensive, Katniss, juchée en haut de sa montagne, arc et flèche à la main.
On pense aux illustrations des livres d’aventures (Jules Verne en particulier) ou au célèbre tableau de Caspar David Friedrich.
Avec ces nuages qui lui donnent des ailes, elle apparait de plus comme une figure mythologique, une véritable Diane moderne (ou Artémis comme disent les Grecs).
Pour lire la critique de l'affiche du Hunger Games, c'est par ici http://www.lecritiquedepub.com/hunger-games/
Anudar a dit…
Pour être plus précis, mon pote a dit qu'il trouvait le dessin grotesque. Moi, je trouve qu'il est laid.