Enfants de la Conquête tome 1

L'un de mes gains au terme du Summer Star Wars Episode V (tout comme Le Voyage de Haviland Tuf chroniqué il y a quelques semaines) ce livre était en souffrance dans ma PàL depuis plusieurs mois. Le voici à présent lu et digéré : ne manque plus qu'une chronique en bonne et due forme.
Résumé :
Dans un futur lointain, deux civilisations d'envergure galactique se font la guerre. D'un côté, le Domaine de Braxi, contrôlé par une "race supérieure" machiste, celle des Braxana. De l'autre, l'Empire d'Azéa, qui a recours à la télépathie et où la légitimité du pouvoir est partagée. Entre ces deux grandes puissances que tout oppose, de l'idéologie jusqu'à la génétique, le conflit trace une "ligne de front" où les mouvements militaires ne cèdent presque jamais la place à de précaires trêves. Zatar est un Braxana pur-sang, né des oeuvres du kaim'era Vinir. Dès la fin de son adolescence, il s'illustre par ses talents d'infiltrateur, sa terrible efficacité... mais aussi son intelligence redoutable, qui lui promet une place éminente au sein de la société Braxana. Anzha lyu, elle, est azéenne. Marquée par un héritage génétique inattendu qui lui interdit a priori, dès avant sa naissance, d'accéder aux carrières militaires, ayant assisté à la mort de ses parents contaminés par le poison Braxana, elle ne vit que pour l'accomplissement de sa haine. Entre le premier, produit le plus raffiné de sa culture, et la deuxième, qui va devoir conquérir sa place au Soleil, s'annonce une lutte sans pitié...
A la lecture de ce livre, j'ai assez vite pensé à La Saga de l'Empire Skolien de Catherine Asaro : on retrouve ce concept d'empires ennemis, penchant vers la post-humanité, reposant sur un usage immodéré de la génétique et des talents parapsychiques. On retrouve aussi un goût certain pour les batailles spatiales en conditions (non-)relativistes. Le space-opera, dans les Enfants de la Conquête, ne repose pas sur des arguments de hard-science mais bel et bien sur le lyrisme et le souffle épique. A travers une succession de tableaux consacrés tour à tour à chacun des deux personnages principaux - deux facettes d'une même pièce, comme le suggère très bien la couverture - l'auteure nous donne à voir leur apprentissage et leurs premiers pas dans des sociétés différentes mais tout aussi hostiles. D'un côté, l'aristocrate Zatar, dont le statut - bien qu'inscrit dans ses gènes - n'a rien d'acquis. De l'autre, l'anomalie génétique Anzha lyu, dont les pouvoirs effrayants ne garantissent en aucun cas l'ascension dans la hiérarchie militaire où elle pourrait accomplir sa vengeance contre les Braxana qu'elle hait.

Si l'histoire de Zatar tourne autour de tractations politico-diplomatiques - au terme desquelles il tente de s'ériger en tête pensante de l'oligarchie contrôlant le Domaine de Braxi, celle d'Anzha lyu est une succession de mises à l'épreuve et de réussites plus extraordinaires les unes que les autres. Inné/acquis, nature/culture, on aurait pu rêver meilleure opposition, mais au moins nous épargne-t-on le manichéisme, les deux personnages étant tout aussi inquiétants et antipathiques l'un que l'autre. On perçoit aussi, à la fin de ce premier volet, une tension peut-être amoureuse qui s'instaure entre les deux éponymes "enfants de la conquête", un twist un peu attendu - là encore, La Saga de l'Empire Skolien est passée par là...

Il n'en reste pas moins qu'à travers la société Braxana, si formelle et hostile, adepte des jeux politiques et de langage - ce qui, au fond, n'est jamais que la même chose à des échelles différentes - l'auteure a construit quelque chose d'intéressant, qui est presque dunien. La suite, sans nul doute, permettra de confirmer cette impression.

Commentaires

Anudar a dit…
Ah, tu l'as lu ? Je fais un lien le cas échéant !

Je n'ai pas été tout à fait convaincu, à voir si le deuxième tome est plus entraînant.
Kurisu a dit…
Une chronique intéressante. Elle donne envie de lire l'ouvrage.

@ Gromovar : moi aussi, je n'ai pas retrouvé de texte à ce sujet sur quoi de neuf sur ma pile (j'ai probablement mal regardé...)?
Anudar a dit…
Merci.

Je pense que Grom' voulait dire que ça ne lui donnait pas envie de se lancer dedans.
Kurisu a dit…
Merci pour la précision... Je note dans tous les cas l'ouvrage pour une future lecture.