Letter Bee tome 17

Je termine ici de rattraper mon retard de chroniques relatives à la série manga Letter Bee dont j'ai chroniqué hier le seizième tome...

Résumé : 
A la ruche postale de Yûsari Central, tout le monde panse encore ses plaies. Lag lui-même, qui vient de découvrir d'inquiétants secrets concernant ses origines et surtout sa mère, est à présent investi d'une mission nouvelle : à charge pour lui de trouver les cinq enfants nés comme lui le fameux "Jour de l'Extinction", celui où le Soleil artificiel s'est éteint... et de rassembler leurs souvenirs avec ses "balles-coeur". C'est pour lui la seule façon de comprendre la vérité sur l'Amberground - et pourquoi le Soleil qui brille en permanence au-dessus de la capitale n'est peut-être pas autre chose qu'une monstrueuse contrefaçon. Mais pour l'heure, le retard pris lors de la bataille contre le Cabernet doit être tout de même rattrapé : voilà qu'on impose à Lag une stagiaire Bee orgueilleuse, Chiko Neige, qui est déterminée à rallier la capitale et à y devenir Head Bee, quitte à tout écraser sur son passage. Qui est-elle au juste ? Et pourquoi Niche est-elle troublée par l'odeur de Chiko ?
On savait déjà depuis un moment que l'Amberground était un pays truqué, lourd de noirs secrets, où le gouvernement est prêt à tout pour assurer son confort de caste - et où les rebelles de "Reverse" ne font en réalité que rivaliser en terreur avec les maîtres de la capitale et du Soleil artificiel. Avec les révélations du précédent volet - on rappellera que la mère de Lag n'est autre que l'Impératrice, et que cette charge n'est peut-être pas ce que son nom laisse à supposer - on descendait d'une profondeur dans le cauchemar. Cette fois-ci, les développements supposés de l'intrigue laissent à penser que le monde glacé où Lag fait ses livraisons pourrait bien devenir encore plus horrifiant : c'est mine de rien une belle et inquiétante dystopie qui se dessine au coeur d'une oeuvre jeune public, d'une façon plus insidieuse et en fait plus convaincante que dans un FullMetal Alchemist par exemple.

Lag lui-même semble prendre la mesure de cette évolution : le petit pleurnichard du début de la série n'a plus, je pense, les larmes aussi faciles et, si la vue d'une paire de fesses féminines suffit à le troubler plus qu'il n'est raisonnable y compris pour un garçon de douze ans, c'est peut-être parce que ledit cul est surmonté d'une très peu humaine queue de lapin ! Lag serait-il en train de grandir un peu ? Cela n'aurait rien d'étonnant, même si, bien sûr, sa vie d'enfant-soldat - car c'est ce qu'il est, au fond - peut expliquer les quelques bizarreries de son comportement. L'auteure de ce manga, pourtant, ne se départ jamais de sa tendresse pour son personnage : cela se sent, car dans cette histoire, tout le monde aime Lag, des gens jusqu'aux bêtes (même grosses) et de ses amis jusqu'à ses antagonistes. Car Lag, pour le moment, n'a pas de véritable adversaire.

Et c'est peut-être là tout l'enjeu de la fin de série qui, avec les révélations annoncées pour le prochain volet de l'histoire, se profile peut-être à grands pas. Qui sera l'ennemi de Lag ? S'opposera-t-il non à des gens, mais bel et bien à un système, voire à deux ? La question, pour le moment, reste ouverte.

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