Dans l'Océan de la Nuit tome 1

De Gregory Benford j'ai eu l'occasion de lire il y a quelques années la première préquelle à Fondation non écrite par Isaac Asimov, celle qui est intitulée Fondation en Péril. Dans la foulée j'avais lu ensuite un recueil de nouvelles, En Chair étrangère, dont je n'ai pas beaucoup de souvenirs. Gregory Benford est réputé pour son penchant pour la hard-science. La chose ne me dérange pas en soi : certains de ses aînés ont pu produire des oeuvres fort intéressante (à commencer par Arthur C. Clarke avec la quadrilogie ouverte par 2001 puis Rendez-vous avec Rama). Le roman dont je m'apprête à parler maintenant est l'ouverture d'un cycle, celui du Centre galactique, et il s'agit par conséquent d'un space-op'.

Résumé :
En 1999, Nigel a été envoyé pour détruire Icare, un astéroïde qui, en s'écrasant sur l'Inde, menace de tuer des millions de personnes. Il découvre sur place qu'Icare est en réalité un vaisseau spatial. Refusant d'obéir aux ordres qui lui sont donnés, il retarde la mise à feu de l'ogive nucléaire qu'il transporte afin de récupérer des informations dans l'engin extraterrestre... Quinze ans plus tard, alors que la Terre s'enfonce dans la crise écologique et politique, Nigel travaille toujours pour la NASA. Le hasard veut qu'il participe à la découverte du Dahu, un engin automatisé venu du fond de l'espace. Aussitôt, ses supérieurs se méfient de lui : nul n'a oublié son geste si controversé... Mais Nigel a d'autres problèmes : Alexandra, sa femme, est atteinte d'une maladie en apparence incurable. Le salut, pour l'humanité, viendra-t-il des étoiles ?
Il y a des auteurs américains qui écrivent pour les américains. Ce livre-ci, écrit en 1978, nous donne à voir quelque part une anticipation de la vie quotidienne aux Etats-Unis au début du XXIème siècle (allez, entre 1999 et 2015). Gregory Benford est sans nul doute américain mais j'ai de la peine à croire comment il a pu imaginer qu'en une vingtaine d'années son pays aurait pu se débarrasser de son puritanisme au point d'avoir des présentatrices de JT officiant les seins nus... En dehors de quelques bizarreries de cet ordre (l'union triolique, ça ne manque pas de piquant), que l'on peut toutefois oublier par indulgence à l'égard du difficile exercice qui consiste à faire de l'anticipation à trente ans, il faut reconnaître que ce bouquin a un rythme lent, très lent, qu'il met beaucoup de temps à en venir au fait. L'auteur semble n'avoir su retenir de l'écriture de Ray Bradbury que la nostalgie sans avoir été capable de l'habiller de la poésie des Chroniques martiennes. Sur le plus de deux cents pages de ce livre, en fin de compte, il ne reste, allez, qu'une petite vingtaine de pages palpitantes. Vers le début, et la fin, aussi.

Tout le reste, à commencer par la relation ambiguë du personnage principal avec ses deux femmes (je ne vois pas trop comment le dire d'une autre façon... désolé, mes lectrices), fait un peu remplissage. En peu de mots, on nous endort entre un début qui claque bien et une fin qui soulève de vraies questions par le quotidien d'un type qui ne s'est jamais remis d'avoir pris la "bonne" décision au "bon" moment. Le même type qui communique par hasard avec un ordinateur extraterrestre par l'intermédiaire d'un implant médical connecté à celui de sa femme mourante et que du coup l'ordinateur extraterrestre parvient à la ressusciter (je rappelle que le fonds de commerce de l'auteur, c'est la hard-science). Toujours le même type qui a moins de charisme qu'un échinoderme. Au bout du compte ça fait beaucoup.

Vous l'avez compris, ce n'est ni ce soir ni demain que je commence la suite...

Commentaires

Gromovar a dit…
Bon à savoir. Merci.